Citation

Delga J. Sexologies 2017; 26(2): 110-113.

Vernacular Title

L'acte de torture et de barbarie : " une incrimination criminelle trop souvent oubliée en cas de violences policières, de viol ou d'actes de sodomie "

Copyright

(Copyright © 2017, Elsevier Publishing)

DOI

10.1016/j.sexol.2017.03.001

PMID

unavailable

Abstract

It is rare to see criminal convictions for police officers for acts of torture or barbarity in cases of police brutality. Two very recent and separate incidents (the cases of Alexandre and Theo) in 2016 and 2017 that hit the headlines are a case in point. In both cases, a policeman or -men were accused of inserting a truncheon into the rectum of youths during their arrest or whilst in police custody, causing injuries to the anus, directly responsible for a temporary work disability. Both cases were referred to the Magistrates' court of Bobigny, an inner suburb of Paris. But the charges were amended by the magistrates in both cases, considering that this behaviour was a crime and not simply an offence. Their opinion was that the Assize Court was the only competent court to judge such cases. The accusation of rape was invoked. No final judgement has as yet been passed on either of these two cases. One can understand charges of brutality, aggravated violence, or even rape. However, on this latter point, precise justifications have to be provided, given the complexity of qualifying the insertion of a truncheon as "rape". But why not use another type of criminal charge that might appear better suited to the situation, such as "act of torture or barbarity". This specific concept of torture and barbarity referring to nazi war-crimes with no statute of limitation, is not very clearly defined in French law, but there is nothing to prevent the use of references to case-law or even international conventions, particularly those of the United States. Is this omission really involuntary? How can it be justified? Might there not be deliberate reticence to use such charges? In these troubled times overshadowed by the fear of terrorist attacks, the cost of dismissing the use of such criminal charges could be the loss of our democratic values.

Language: fr

Vernacular Abstract

Les incriminations criminelles d'agents de la force publique pour actes de torture ou de barbarie en cas de violences policières sont rares. Deux affaires distinctes très récentes (affaire Alexandre et affaire Theo) datant de 2016/2017 qui ont défrayé la chronique en France en témoignent. Dans chacun de ces cas il était reproché à des fonctionnaires d'avoir introduit lors de l'arrestation ou de la garde à vue une matraque dans le rectum de jeunes hommes occasionnant des plaies à l'anus générant de ce fait une incapacité temporaire de travail. Dans les deux cas le tribunal correctionnel de Bobigny, banlieue proche de Paris, a été saisi. Mais les magistrats ont requalifié les faits. Ils ont considéré que de tels agissements étaient des crimes et non des délits. Ils ont estimé que la cour d'assises était seule compétente. La notion de viol fut invoquée. Les deux affaires n'ont pas été encore tranchées définitivement. On peut comprendre l'incrimination de violences, de violences aggravées ou même de viol. Sur ce dernier point toutefois des justifications précises doivent être fournies tant cette qualification de " viol " en cas d'intromission d'un bâton est complexe. Mais pourquoi oublier un autre fondement de poursuites qui semblerait mieux adapté tel " l'acte de torture ou de barbarie ". Cette notion distincte de l'acte de torture et barbarie concernant les crimes imprescriptibles nazis est certes mal définie sur le plan législatif national. Mais rien n'empêche les références à la jurisprudence ou même aux conventions internationales, notamment celle des États-Unis. L'omission est-elle dès lors véritablement involontaire ? Comment la justifier ? N'existerait-il pas une réticence voulue à l'application d'une telle incrimination ? En cette période troublée ou la crainte d'attentats terroristes existe on ne peut faire abstraction d'une telle incrimination sauf à mettre en péril nos valeurs et notre démocratie.

Language: fr

Keywords

Act of torture and barbarity; Acte de torture et barbarie; Atteinte à la dignité; Classification as a criminal offence; Conventions internationales; Droit pénal français; French criminal law; International Conventions; Qualification pénale; Rape; Viol; Violation of dignity; Violence